Moi et Diderot (et Sophie) Quel titre ! Quelle audace ! Quelle ambition ! Écrire sur Diderot, ou plutôt écrire avec Diderot, tutoyer Diderot, s’immiscer dans sa correspondance, intervenir dans ses dialogues, fréquenter ses amis, commenter ses commentaires ! Il fallait oser ! Henri Lhéritier l’a fait et c’est tant mieux.
Il nous fait partager l’intimité du grand philosophe en le suivant tout au long des 186 lettres qu’il a adressées pendant 15 ans à Sophie Volland, son « amie ».
On y découvre un Diderot inhabituel, profondément humain : amoureux ? homme d’affaire ? contestataire ? opportuniste ? avec quelques faiblesses et de belles fulgurances ? On y découvre un XVIIIe siècle intellectuel, libertin, transgresseur, lumineux, bouillonnant, novateur, généreux.
Alors l’auteur se prend au jeu, il se prend aussi parfois pour Diderot, et entraîne le lecteur dans un vagabondage littéraire échevelé où il n’est pas toujours facile de démêler le tien du mien. Et c’est tant mieux, encore une fois, parce qu’Henri Lhéritier manie fort bien le langage, les dialogues, les digressions, les concepts philosophiques et l’humour. On s’amuse beaucoup à la lecture de ce texte audacieux, esthétique et ludique… On s’arrête aussi sur quelques belles formules et on se laisse séduire par le pouvoir des mots.
À coup sûr, Diderot aurait beaucoup aimé !
Roman - Poésie
Moi et Diderot (et Sophie)
€15,00
HENRI LHÉRITIER
288 p.
14 cm x 22 cm
Date de parution : Février 2013