Mémoire et cuisine des gens de mer
Parc Naturel marin du golfe du Lion
Depuis plusieurs années, le Parc naturel marin du golfe du Lion collecte la mémoire vivante des gens de mer, sur le littoral du Parc (de Leucate à Cerbère). Ce projet est né du constat, que les anciens pêcheurs, et plus largement les gens de mer de ce territoire détenaient une part importante de notre mémoire collective. Mémoire qu’il fallait préserver et partager. Petit Louis, Claude, Colette, Suzette, Jeanine, Aimé, nos gens de mer sont pêcheurs, pêcheurs-vignerons ou pêcheurs-dockers, pêcheurs d’étang et de mer, saleuses, fileyeuses, ouvrières d’usine, transbordeuses d’oranges ou encore travailleurs du port, femme ou fille de pêcheur.
Les témoignages recueillis font apparaître de nombreuses thématiques liées à la mer et à la vie quotidienne de nos anciens : ils parlent d’expériences, d’observations de la nature, de traditions de superstitions, mais aussi de savoir-faire et de cuisine.
Ces femmes et ces hommes, qui vivaient de la mer, ont acquis une grande expérience des espèces. Ils connaissent le meilleur moment pour les consommer et les nombreuses façons de les cuisiner. Ils savent les saveurs, ils savent les saisons de la mer. Chacun nous offre une ou plusieurs recettes, avec toujours, un conseil ou quelques informations utiles. Deux pêcheurs qui sont aujourd’hui encore en activité témoignent dans ce livre, Georges et Vincent, tissant un lien entre les pratiques d’hier et celles d’aujourd’hui.
Ce livre, bien plus qu’un kaléidoscope de portraits et de recettes, se veut le reflet d’une histoire collective. Une histoire qui se poursuit avec nos gens de mer d’aujourd’hui, qui vit et se transforme, s’adapte, se réécrit tous les jours. Un témoignage sur la richesse et la diversité de notre mémoire collective et vivante et de notre littoral.
Sur l’auteur :
Je m’appelle Victoria Magenti, je suis chargée de mission patrimoine culturel maritime, au sein du Parc.
Je suis aussi fille et petite-fille de pêcheur. Mes racines, sont des deux Catalognes comme beaucoup de gens d’ici.
Les rencontres étaient grandement facilitées par mon origine de fille de la mer et ma connaissance du catalan ; comme si les autres n’avaient pas pu comprendre… on me disait : « Ha ! Tu es la fille de Pito ! », ou « Tu es la sœur de Vincent ?! Alors d’accord, tu peux venir… » . Chaque témoignage collecté a résonné en moi, comme si ces récits m’étaient familiers. La restitution, je l’ai voulue au plus près des mots des gens de mer. Des mots simples mais vrais empreints de sensibilité. J’espère qu’ils sauront vous toucher autant qu’ils m’ont touchée.