Agde le camp des Catalans. 1939-1940.
Au XXIe siècle, les camps de réfugiés ont refait surface en Europe et se sont banalisés, tels que ceux de Mória et de Kara Tepe sur l’île de Lesbos, en Grèce, ou encore les camps gérés par le gouvernement italien en Albanie. Ni les migrations politiques et économiques, ni les camps de réfugiés ne sont des phénomènes inédits ni propres à un pays ou à une communauté en particulier.
Le siècle dernier a été marqué par de nombreux conflits qui ont conduit à l’établissement de toute sorte de camps, répondant à des objectifs variés.
Le livre de Laia Arañó Vega explore en détail l’histoire de l’un de ces espaces concentrationnaires qui ont marqué l’histoire contemporaine récente, le camp d’Agde dans l’Hérault, depuis sa création en tant que refuge pour les Catalans – et pas seulement les Catalans – en mars 1939, jusqu’à sa fermeture en novembre 1942.
L’étude analyse en détail l’activité de ce camp construit pour désengorger ceux des plages du Roussillon et qui fut principalement occupé par les Catalans grâce à l’intervention du gouvernement de la Generalitat en exil auprès des autorités françaises. Dans ces pages, rédigées dans un style clair et rigoureux, nous plongeons dans les détails de l’histoire du camp : les raisons de sa construction, les internés eux-mêmes qui en ont occupé les baraquements, l’organisation de tous les Services Généraux, les conflits entre internés et le haut commandement français, et enfin les évolutions du camp pour s’adapter au contexte politique européen.
Laia Arañó Vega, née en 1980, est titulaire d’un doctorat en histoire contemporaine de l’Université autonome de Barcelona et d’une licence en documentation spécialisée en systèmes d’information et de documentation de l’Université ouverte de Catalogne. Elle travaille aux Archives de la Fondation Carles Pi i Sunyer à Barcelona, un centre spécialisé dans les études sur la guerre civile, l’après-guerre en Catalogne et l’exil catalan de 1939.