Art et nature sont, à Collioure, intimement liés. C’est sur son sol et sous son climat que l’on a vu germer les essences les plus exotiques et s’épanouir les fleurs les plus colorées de la Modernité.
C’est là que le botaniste Charles Naudin (1815-1899), venu s’installer dans le petit port méditerranéen, va œuvrer pendant dix ans, de 1868 à 1878, à acclimater des plantes tropicales au sein de son étonnant jardin. Un jardin proche du Douy où il introduit avant l’heure palmiers, dattiers, magnolia, agrumes… essences rares en provenance de Chine, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud.
Il découvre et étudie également des espèces endémiques comme le Poncire de Collioure.
Naudin correspondait avec d’éminents spécialistes, toutes disciplines confondues, de Thuret à Darwin. Il a également échangé avec les hommes de sciences du pays tel le pharmacien Paul Oliver. Collioure a donc été le creuset d’une tâtonnante et foisonnante science botanique qui prenait ses marques dans la Modernité.
Quelques années plus tard, en 1906, Henri Matisse (1869-1954) marche dans les pas de Charles Naudin et pousse la porte de ce jardin d’Eden pour y poser son chevalet. Frappé par l’abondance de cette nature luxuriante, ses toiles retranscrivent la richesse de la végétation, faisant de Collioure un paradis miraculeusement préservé.
Laurence Gillery à travers ce livre rend hommage au travail de ce prégénéticien novateur et ébauche le portrait de ce scientifique méconnu du grand public, Charles Naudin