Pendant une décennie, de l’exode des républicains espagnols au début de 1939 à la fermeture du camp de prisonniers de guerre de Rivesaltes en 1948, des centaines de milliers de personnes ont été internées dans les Pyrénées-Orientales.
Les plus nombreux furent les Espagnols fuyant le franquisme qui eurent le triste privilège d’inaugurer les camps d’internement.
Puis, avec l’entrée de la France dans la Seconde Guerre mondiale, les Espagnols sont rejoints par des étrangers ” indésirables ” ainsi que, sous le régime de Vichy, par des Juifs et des Tziganes persécutés par les nazis. La chute du Ille Reich ne signifie pas la fin de l’internement puisque les prisonniers de guerre allemands sont logés, entre autres, dans le camp de Rivesaltes, prenant ainsi la place de leurs anciennes victimes.
Les sources iconographiques conservées par les archives des Pyrénées-Orientales permettent de donner un nouvel éclairage à cette sombre période. Elles sont pour la première fois présentées de façon exhaustive et reflètent la variété des acteurs et témoins de cette époque. Les visions françaises côtoient les représentations d’étrangers, les versions « autorisées » celles plus intimes des réfugiés eux-mêmes, des forces de l’ordre ou des membres d’associations caritatives. Photographies et dessins illustrent les destins croisés de ces internés pour qui le Roussillon fut une terre d’exil et de privation de liberté
Photographies : fonds Chauvin, fonds Belloc et fonds Bohny-Reiter
Dessins : fonds Izquierdo Carvajal, fonds Miro, fonds Bohny-Reiter et fonds Scholz)